Après le terrible accident dont a été victime Jules Bianchi à Suzuka lors du Grand Prix du Japon, Alain Prost a réagi en pointant du doigt à son tour une erreur qu’il faut “absolument identifier”. Le quadruple Champion du Monde fait allusion à la présence d’une dépanneuse sur la piste, alors que le Safety Car n’était pas déployé. Une dépanneuse dans laquelle s’est malheureusement encastrée la Marussia de Bianchi.
“Ce n’est pas un accident dans la normalité. Il y a vraiment une faute et c’est consternant”, regrette Prost au micro de Canal+. “Il y a longtemps que l’on n’avait pas vu ça sur un circuit de Formule 1. C’est avec une grande tristesse que l’on voit ça. Ce n’est pas un accident banal, ce qui nous met en colère.”
Selon Prost, c’est peut-être l’un des derniers points de sécurité sur lequel le travail n’a pas été suffisant encore à ce jour en F1.
“C’est une erreur fondamentale”, insiste-t-il. “Depuis des années on a tout fait pour que la F1 soit sûre et elle l’est au niveau des voitures et des tracés. Là, ça parait incroyable. […] C’est peut-être le seul point qu’il resterait à régler. Je pense que ça pouvait vraiment s’anticiper. Il était évident que la piste devenait dangereuse. Il faut absolument identifier l’erreur pour que ça ne recommence jamais.”
Prost a également salué l’élan de solidarité de tous les pilotes du plateau, qui ont manifesté leur soutien à Bianchi, et adopté un comportement digne et retenu pour ceux qui étaient sur le podium après l’épreuve. Le Français rappelle que la génération actuelle n’est pas habituée à affronter ce type de drame.
“Cela fait 20 ans que l’on n’a pas vu un accident aussi grave en Formule 1. Ce n’est pas un accident de course, c’est un élément extérieur”, souligne Prost. “Cette génération n’a pas été habituée à ce type d’accident. Pour moi ce n’est pas de la fatalité, car cela provient d’un élément extérieur. Ça me choque beaucoup car j’ai l’impression de revoir les années 80 où il y avait ce type d’accident toutes les deux ou trois courses. Ça me rappelle de très mauvais souvenirs.”